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Conflit en RDC :

Analyse d'un parlementaire

Congolais engagé

Kiboko Fatundu
17.02.2025

La République démocratique du Congo (RDC) connaît une montée des tensions sécuritaires, notamment dans l’est du pays, où les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs rapports, se sont intensifiés. La prise de Goma en janvier 2025 a aggravé la crise humanitaire, provoquant des milliers de déplacés et de graves violations des droits humains.

 

Alors que les tensions diplomatiques s’exacerbent et que les tentatives de médiation (Luanda, Nairobi) peinent à contenir l’escalade, Kiboko Fatundu, un parlementaire congolais, livre son analyse sur cette crise qui menace de se transformer en guerre régionale.

1. Les causes profondes

 

La guerre au Congo est un secret de polichinelle. Le pays subit une violence indescriptible depuis 30 ans : tueries, massacres, pogroms, génocide... Le calvaire des Congolais débute avec l'accession au pouvoir du président Paul Kagame, qui a entrepris une guerre interminable dans la région des Grands Lacs africains.

Mais le président du Rwanda joue par procuration, dans une conjonction d'intérêts avec des groupes mafieux occidentaux qui fournissent les armes et dont l'objectif est de contrôler les sources d'approvisionnement en matériaux sensibles, nécessaires au développement de la nouvelle économie : le coltan, le lithium, le cobalt, ainsi que les 3T (étain, tungstène, tantale).

Ces groupes d'intérêts cherchent à balkaniser le Congo pour continuer d'obtenir, à vil prix, ces ressources indispensables à leurs industries, tandis que le Rwanda, qui convoite à la fois les ressources et les terres, poursuit un objectif d'expansion territoriale.

Causes lointaines

En 1994, un génocide a eu lieu au Rwanda, perpétré par les Hutus contre les Tutsis. Ces derniers, dirigés par Paul Kagame, luttaient pour prendre le pouvoir. Le renversement du régime de Juvénal Habyarimana, issu de la tribu hutu, s'est alors soldé par le génocide des Tutsis.

Une fois au pouvoir et sous prétexte de poursuivre des génocidaires liés à l'ancien régime réfugiés au Congo (alors appelé Zaïre), le président Paul Kagame a transformé l'est du Congo en un champ de bataille perpétuel. Son armée, appuyée par des supplétifs issus de mouvements rebelles successifs, a mené de nombreuses campagnes militaires avec le soutien de multinationales occidentales, ces campagnes étant marquées par la prédation des richesses du Congo. Ce pillage alimente un cycle continu de violence et de carnages.

En dehors des groupes d'intérêts économiques, des pays de l'OTAN apportent également un soutien indirect aux conquêtes militaires de Paul Kagame, dont le bilan se chiffre à plusieurs millions de morts.

Causes immédiates et résurgence des violences

Il n'y a jamais eu d'accord entre le Rwanda et le Congo. Les dirigeants congolais qui se sont succédé depuis Laurent-Désiré Kabila ont conclu des arrangements avec la rébellion pour calmer le jeu. La rébellion s'est toujours retirée (au Rwanda) sans qu'il y ait de reddition. Et, en se servant des mêmes mobiles, des mêmes arguments, en usant des mêmes méthodes et en étant appuyés par le même mentor, Paul Kagame, des acteurs interchangeables ont toujours su reprendre les hostilités sous de nouvelles appellations : RCD, CNDP, M23, aujourd’hui M23-AFC...

Dans ses objectifs comme dans ses conséquences, les arrangements particuliers conclus entre Joseph Kabila et les dirigeants du CNDP, devenu M23, sont simplement iniques. Longtemps, ces accords, qui maintiennent le pays sous le joug de Paul Kagame, sont restés secrets avant d'être rendus publics. Aucun Congolais ne se résout à les accepter.

En effet, le président Félix Antoine Tshisekedi, qui a succédé à Joseph Kabila, n'a pas voulu les appliquer et a fini par les dénoncer. C'est ce refus d'appliquer ces "accords" qui explique la résurgence actuelle de la violence.

Pour le gouvernement congolais, ces arrangements particuliers consacrent l'infiltration de l'armée nationale, l'affaiblissement de l'État et la perte progressive de la souveraineté nationale du Congo.

Mettant en œuvre ces "accords" en plusieurs vagues successives, le président Joseph Kabila a accepté d'intégrer dans l'armée nationale des bataillons entiers de soldats issus de la rébellion, avec près de 40 % d'officiers issus d'une seule communauté, les Tutsis (rwandophones), par le biais des opérations dites de brassage et/ou de mixage. Ces soldats n'obéissent qu'aux commandements de Paul Kagame.

En vertu de ces fameux "accords", et pendant plus de 15 ans, le gouvernement congolais a laissé libre cours aux hommes de Paul Kagame pour exploiter illégalement les mines du Masisi, de Nyirangongo et de Rutshuru. Dans ces zones minières, les conflits armés sont récurrents : des milices sécurisent les mines, tandis que des officines contrôlées par le Rwanda exportent les minerais de sang.

Dans ce contexte particulier d'insécurité permanente, le Rwanda offre une "paix" précaire et reçoit, en prime, une rente financière annuelle que le Congo lui verse en ponctionnant directement le budget de l'État.

2. Les obstacles au règlement rapide de la crise

L'obstacle majeur au règlement du conflit réside dans l'implication directe et indirecte des puissances censées résoudre le problème.

En effet, ceux que nous considérons comme étant les responsables officiels des instances internationales (ONU, UE, UA...) ne sont que des acteurs apparents. Ces officiels s'arrangent donc, autant qu'ils le peuvent, pour sauver les apparences de leurs vitrines, dont les règles fondamentales (intangibilité des frontières, respect de la souveraineté des États...) ont été maintes fois foulées au pied. Ils se limitent à des incantations et des condamnations, tout en évitant de sanctionner le véritable coupable des attaques et des transgressions au droit international établi. Ce coupable est pourtant connu et désigné. Dans l'ombre, les vrais décideurs travailleraient sur une autre option : la partition du Congo.

La contradiction majeure entre les vrais décideurs et les acteurs apparents maintient la communauté internationale dans l'inaction.

Sur un autre plan, le gouvernement congolais a toujours demandé aux multinationales de traiter directement avec lui pour se procurer les matières premières. Il semble cependant que le coût inhérent à cette stratégie soit supérieur aux conditions offertes par le Rwanda, qui contrôle militairement les mines congolaises. Les multinationales paieraient plus cher au Congo les matières dont elles ont besoin, tandis que Kagame, dont l'armée reçoit des subventions de l'Union européenne et de certains États, offre des services plus avantageux.

Se séparer de Paul Kagame supposerait l'acceptation d'autres charges liées au démantèlement du système et des forces amassées autour de lui, ce qui représente un risque significatif alors que des investissements considérables ont déjà été consentis pour le Rwanda.

3. Les répercussions sur la stabilité politique du pays et l’unité nationale

 

Il est certain que la guerre a des répercussions sur la stabilité du pays, plusieurs provinces étant touchées et des territoires entiers échappant au contrôle de l’Exécutif national.

Au-delà de l’insécurité pour les populations, il y a une perte de revenus nationaux, qui viennent renflouer les caisses de la rébellion et alimenter encore davantage l’achat et la circulation d’armes illicites.

Toutefois, ce n’est pas la première fois que de grandes villes tombent aux mains de l’ennemi. L’occupation dure déjà depuis plusieurs décennies.

Cette situation a conduit à une forte résilience de la part des Congolais. En 140 ans d’existence, depuis Léopold II et l’État indépendant du Congo, notre pays a su traverser plusieurs transitions sans se disloquer. Certaines évolutions se sont d’ailleurs accomplies dans la conflagration. Et les peuples du Congo, plus de 450 tribus tout de même, ont toujours réaffirmé leur volonté farouche de vivre ensemble. Les Congolais sont unis et vivent en harmonie, sans problème majeur lié aux particularités ethniques. En dehors des manipulations orchestrées par les ennemis du Congo, il n’existe, pour ainsi dire, pas de problème ethnique en RDC.

Les revendications injustement exprimées par la communauté rwandophone procèdent d’une aspiration étrangère aux peuples de la RDC. Du reste, les Tutsis n’ont pas de terres au Congo, où, avant d’appartenir à l’État, les terres étaient la propriété des clans.

Les Tutsis tentent de s’implanter dans le Kivu à marche forcée, par le biais de guerres successives. Ils manipulent la communauté internationale en brandissant un argument fallacieux de discrimination, alors qu’ils détiennent, comme l’ont montré les brassages, la moitié des postes de commandement dans l’armée et des postes essentiels au gouvernement.

 

4. Les preuves de l'ingérence rwandaise

Cela fait plus de 25 ans que l'ONU a déployé au Congo l'une de ses plus importantes missions au monde, comptant à un moment plus de 20 000 soldats.

Elle a déjà produit plusieurs rapports officiels, débattus et validés au Conseil de sécurité. Ces rapports attestent de l'implication directe des RDF (Forces de Défense du Rwanda) dans le conflit qui ensanglante l’est de la RDC. Le dernier rapport date du 8 novembre 2024.

Lors de la récente attaque ayant conduit à la prise de Goma, l'ONU, dont la base logistique se trouve dans cette ville, a évoqué l’entrée de plus de 4 000 soldats rwandais en plein jour, accompagnés de chars et de diverses armes lourdes, au vu et au su de tous. Le gouvernement congolais, qui s'appuie sur d'autres troupes d'interposition, notamment ses alliés, parle quant à lui de 10 000 soldats rwandais.

Mais il y a aussi, malheureusement, l'Ouganda, qui participe directement à cette guerre aux côtés du Rwanda. Il convient ici de rappeler la guerre de Kisangani, qui a conduit les troupes rwandaises et ougandaises à s'affronter sur le sol congolais en août 1999 et en mai 2000, pour le contrôle des mines, après avoir tiré plus de 10 000 obus.

Interrogé par CNN sur la présence de soldats rwandais sur le sol congolais au lendemain de la prise de Goma, Paul Kagame a répondu qu'il ne savait pas si ses soldats s'y trouvaient. À la suite de cette interview, des journalistes américains ont publié des images satellites montrant des cimetières militaires rwandais remplis de nouvelles sépultures. Ils en ont dénombré plus de 600. Certains estiment même les pertes à plusieurs milliers de morts, en comptant les corps enterrés précipitamment dans des fosses communes au Congo. Une question se pose alors : comment un si petit pays, officiellement en paix, peut-il perdre autant de soldats en seulement 48 heures ?

Les preuves de l'implication rwandaise sont nombreuses. Elles ont toujours été documentées par les services congolais pour étayer leurs accusations répétées. Il s'agit à la fois de matériel militaire et de soldats faits prisonniers lors des nombreux affrontements sur le terrain. À chaque fois, les assaillants viennent du Rwanda et de l'Ouganda. Et, une fois défaits, ils repartent toujours d’où ils sont venus.

Enfin, plusieurs officiers tutsis intégrés dans l'armée congolaise à l'occasion des brassages ont systématiquement refusé de rendre compte de leurs actions passées, se réfugiant au Rwanda. Ils ont fait valoir leur nationalité rwandaise pour échapper à la justice congolaise. Parmi eux, on peut citer Mutebusi, Bosco Ntaganda et Sultani Makenga. Ils vivent tranquillement au Rwanda et reviennent faire la guerre au Congo quand cela leur convient.

 

5. Ma vision sur l'implication et la posture des forces étrangères dans le conflit congolais

La RDC bénéficie du soutien du Burundi, qui participe directement aux combats pour éviter une dégradation de la situation à sa frontière. Le Rwanda, quant à lui, finance déjà une rébellion contre Bujumbura.

La RDC peut compter sur ses partenaires traditionnels : l'Angola et l'Afrique du Sud. Ces deux pays font partie de la SADC, l'organisation sous-régionale des États d'Afrique australe, à laquelle le Congo adhère. D'autres partenaires d'Afrique centrale ont exprimé leur soutien en annonçant leur disponibilité à envoyer des troupes, notamment le Tchad, un pays avec lequel le Congo entretient une longue coopération militaire, ayant mené ensemble plusieurs campagnes et opérations au fil des décennies.

Le Rwanda, qui a fabriqué le M23, le soutient donc naturellement. Il bénéficie également du soutien de l'Ouganda, discrètement présent sur le terrain des opérations, ainsi que de celui de la communauté internationale, qui lui fournit l'essentiel de son équipement militaire. Il compte aussi sur l'aide indirecte du Congo-Brazzaville et sur le soutien direct du Kenya, qui préside l’EAC (Communauté des États d'Afrique de l'Est), où Kagame se positionne comme leader attitré.

Il semble donc que le tableau d'une guerre fratricide régionale africaine soit déjà planté.

Les puissances tutélaires, regroupées au sein de l'OTAN, n'entendent pas lâcher le Rwanda, malgré la flagrante violation des règles du droit international. Si, comme le souhaite la majorité des Congolais, désireux d’en finir avec les humiliations, la RDC est poussée à s'inscrire dans les BRICS – en structuration dans le Sud global –, son implication face à l'OTAN risquerait de nous projeter brutalement à l'aube d'une catastrophe : une troisième guerre mondiale.

C'est cette guerre larvée qui se profile actuellement au Congo.

6. Qu'attend le Congo, de manière concrète, de la part de la communauté internationale ?

Le Congo ne demande qu'une chose : le retrait des troupes étrangères, notamment rwandaises, de son territoire. La décision de l'UE de boycotter les minerais estampillés du logo rwandais ne constitue en rien une avancée, car les minerais volés peuvent toujours être écoulés sous l’étiquette d’un autre pays allié au Rwanda, comme l’Ouganda ou le Kenya.

La RDC attend de la communauté internationale qu'elle prenne des sanctions concrètes contre le Rwanda. Il s'agit notamment de l'annulation :

  • des contrats de fourniture d'armes ;

  • des contrats d'achat de minerais passés avec l'UE (le Rwanda ne possédant pas de mines) ;

  • des financements de guerre déguisés, octroyés sous couvert d’aides au développement.

7. Que va faire le gouvernement congolais face à l'urgence humanitaire ?

Le problème du Congo n'est pas humanitaire. Le peuple congolais n'a pas réellement besoin d'aides humanitaires pour survivre. Ce dont les populations ont besoin, c'est de paix, afin de pouvoir vaquer librement à leurs occupations. C'est en travaillant, notamment en cultivant leurs champs, que les Congolais pourront subvenir à leurs besoins.

Bien entendu, il y a de nombreux déplacés internes. Les organisations humanitaires internationales ont toujours eu accès aux populations à secourir dans les territoires contrôlés par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). La chute de Goma n'a donc rien changé aux dispositions existantes. C'est plutôt dans les zones contrôlées par la rébellion que les efforts doivent être concentrés, en veillant également au respect des droits humains, alors que plusieurs exactions y sont signalées.

 

8. Que faire pour éviter que la crise actuelle ne dégénère en conflits communautaires et interethniques ?

Il n'y a pas de problème interethnique au Congo. Seule la communauté tutsie rwandophone pose problème en raison de son instrumentalisation par le président Kagame. Ce dernier utilise les Tutsis comme boucs émissaires pour justifier ses interventions militaires au Congo et poursuivre son œuvre de prédation. Autrement, en RDC, les Tutsis ont les mêmes droits que les Congolais.

Nous sommes bien en présence d'une guerre économique. Ce qui se passe est un génocide perpétré par des groupes d'intérêts mafieux. En Occident, la population n'en est pas informée, car ces groupes, puissants et occultes, contrôlent les médias et refusent de se retrouver en porte-à-faux par rapport aux valeurs et principes qui fondent la civilisation occidentale.

 

Et cela dure depuis 30 ans.

Le Rwanda tue dit cette pancarte brandie par un manifestant lors d'un rassemblement à Goma, Nord-Kivu, article de Kiboko Fatundu
«Le Rwanda tue» dit cette pancarte brandie par un manifestant, lors d'un rassemblement à Goma (Nord-Kivu), pour dénoncer le silence de la communauté internationale sur la situation dans l'est de la RDC et pour soutenir les forces progouvernementales face aux rebelles du M23. © Guerchom Ndebo / AFP 
Des rebelles du mouvement du 23 mars à Goma
Des rebelles du Mouvement du 23 mars à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 1ᵉʳ février 2025. © TONY KARUMBA / AFP  

Destitutions en série

en Corée du Sud

Eléonore Bassop
10.02.2025

 

Revenons sur la situation qui a prévalu en Corée du Sud en décembre dernier afin de mieux comprendre les événements et d'analyser les mécanismes démocratiques en place.

Souvent présentée comme un modèle démocratique en Asie, la Corée du Sud traverse une crise majeure après la tentative avortée du président Yoon Suk-yeol d’instaurer la loi martiale en décembre dernier. Son inculpation pour insurrection et la destitution de son président par intérim, Han Duck-soo, témoignent de la capacité des institutions sud-coréennes à faire respecter l’ordre constitutionnel face aux dérives du pouvoir, malgré un climat politique tendu.

Le Massacre de Gwangju (1980) : Une Histoire qui Raisonnera Longtemps

L’ombre de la loi martiale plane encore sur l’histoire sud-coréenne. En mai 1980, après le coup d’État militaire de Chun Doo-hwan, la ville de Gwangju s’est soulevée contre la dictature. La répression brutale menée par l’armée a fait plus de 2 000 victimes. Ce massacre, devenu un symbole de la lutte pour la démocratie, explique aujourd’hui l’extrême vigilance du pays face à toute tentative d’autoritarisme.

Un Président Destitué, une Transition Assurée

Élu en 2022, Yoon Suk-yeol a tenté d’imposer la loi martiale avant de reculer sous la pression du Parlement et de la rue. Inculpé pour insurrection le 26 janvier 2025, il est en détention dans l’attente du verdict de la Cour constitutionnelle, qui pourrait le destituer définitivement.

Son intérim, assuré par Han Duck-soo, a été de courte durée : le 27 décembre 2024, le Parlement l’a évincé pour avoir bloqué la nomination de juges à la Cour constitutionnelle. La transition a néanmoins été assurée avec la nomination du ministre des Finances, Choi Sang-mok, garantissant la continuité du pouvoir.

Une Démocratie Solide et Structurée

Contrairement aux perceptions d’instabilité, la Corée du Sud repose sur des institutions démocratiques robustes qui assurent une gouvernance stable et respectent l’alternance. Depuis 1987, année qui marque le tournant démocratique de la Corée du Sud, le pays a connu sept présidents élus, un chiffre comparable aux grandes démocraties comme la France (six présidents élus sur la même période).

Parmi les piliers de cette stabilité :

  • Une justice indépendante, qui garantit la responsabilité des dirigeants.

  • Un Parlement actif, jouant un rôle central dans le contrôle du pouvoir.

  • Une mobilisation citoyenne forte, qui a déjà conduit à la destitution de la première Présidente du pays, Park Geun-hye, en 2017.

 

Si la Cour constitutionnelle confirme la destitution de Yoon Suk-yeol, une élection présidentielle anticipée sera organisée sous 60 jours, preuve du bon fonctionnement des mécanismes institutionnels.

La Démocratie Sud-Coréenne : Un Modèle à Suivre ?

Face aux crises démocratiques mondiales, la Corée du Sud incarne une gouvernance capable de répondre aux dérives du pouvoir tout en respectant les principes démocratiques. Son système, fondé sur des institutions solides et une forte implication citoyenne, pourrait-il inspirer d’autres nations en proie à la montée du populisme et à la défiance envers leurs élites ?

Toutefois, le modèle de cette jeune démocratie est-il transposable ailleurs, ou ses exigences de transparence et d’équilibre risqueraient-elles d’accentuer les tensions politiques ? La Corée du Sud démontre qu’une démocratie peut être résiliente sans renoncer à ses fondements. Reste à savoir si d’autres démocraties sauront s’en inspirer.

Arrestation du Président destitué Yoon Suk-yeol
Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk-yeol à son arrivée dans les locaux du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités après son arrestation, mercredi 15 janvier © AP
Assemblée nationale de Corée du Sud votant la destitution de leur président Yoon Suk-Yeol
Assemblée nationale Sud-coréenne © Woohae Cho//AP 2024
Manifestation devant l'Assemblée nationale de Seoul pour demander la destitution de Yoon Suk-Yeol, article d'Eléonore Bassop
Les participants réagissent après avoir appris que le Parlement sud-coréen a voté en faveur de la destitution du président Yoon Suk-yeol devant l'Assemblée nationale à Séoul. © Ahn Young-joon/AP/Sipa
Manifestation contre le President sud coreen Yoon suk yeol, article d'Eléonore Bassop
Manifestation à Séoul pour la destitution du Président Yoon Suk-Yeol © AP
Vite dit...un billet en coup de vent...

Gaza : Exit la solution à deux Etats

France G.
(10.02.2025)

Sur une idée originale de l'extrême-droite israélienne, Trump se propose de nettoyer Gaza en jetant les Palestiniens hors de leur terre pour les céder à la Jordanie ou à l'Egypte. Et en "prenant le contrôle" de la zone ainsi assainie, édifier une nouvelle Côte d'Azur ! 

Cette proposition est tellement choquante qu'elle défie toute compréhension. Elle évoque des parallèles historiques inquiétants : images d'Amérindiens parqués dans des réserves, déportations de populations, exodes de peuples persécutés.

 

Et puis, quelle peut être la réalité d'un tel projet ? Les pays "accueillants" sont violemment opposés à un tel projet, et avec eux, les pays du Sud global, la Chine, nombre pays d'Europe.... les Palestiniens, eux, n'ont pas voix au chapitre. Ensuite, qui mettrait en œuvre cette idée ? L'armée américaine, l'armée israélienne ? Avec les capitaux d'Elon Musk ? 

Vingt-quatre heures après la tonitruante déclaration de Trump, la Maison blanche tente d'édulcorer la proposition, disant que les populations palestiniens seraient déplacées "temporairement", en attendant la reconstruction d'une région détruite par les bombardements, les commentateurs "accompagnent" les paroles du Président en pointant que personne n'avance de solution pour Gaza dévastée, comme pour adoucir la brutalité des propos. Enfin, certains parlent d'outrances d'un homme qui aboie plus fort qu'il ne mord. 

 

Bilan de la séquence : la solution à deux Etats, un Etat Palestinien souverain aux côtés d'un Etat israélien souverain est désormais caduque. 

Donald Trump et Benjamin Netanyahu le 5 février 2025 à la Maison Blanche, article de France G
Donald Trump et Benjamin Netanyahu le 5 février 2025 à la Maison Blanche . © TF1 
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre 1993. Article de France G
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre 1993. © Vince Musi / The White House/LCI
Un grand panneau d’affichage avec le président américain Donald Trump encourageant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à mettre fin à la guerre, à Jérusalem, le 13 janvier 2025. Article de France G
Un grand panneau d’affichage avec le président américain Donald Trump encourageant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à mettre fin à la guerre, à Jérusalem, le 13 janvier 2025. © Chaïm Goldberg/Flash90
Drapeau palestinien sur les décombres de bâtiments bombardés par l'armée israélienne
Un drapeau palestinien flotte dans les décombres de bâtiments détruits par l'armée israélienne, à Rafah (sud de la bande de Gaza), le 4 février 2025. © Hatem Khaled/REUTERS
Donald Trump et les drapeaux américains
Donald Trump le 6 janvier 2021 à Washington.
© Jacquelyn Martin / keystone-sda.ch
Vladimir Poutine lors de sa cérémonie d'investiture au Kremlin le 7 ma 2024
Vladimir Poutine lors de sa cérémonie d'investiture au Kremlin, à Moscou (Russie), le 7 mai 2024.
© Reuters
Les représentants des BRICS réunis à Johannesburg en 2023. Article de France G
Les représentants des BRICS réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud en 2023. 
© Reuters
Emmanuel Macron au sommet Afrique-France de Montpellier en 2021. Article de France G
Emmanuel Macron au Sommet Afrique-France de Montpellier, le 8 octobre 2021 ©AFP
Vite dit...un billet en coup de vent...

Clap de fin pour
la mondialisation ?

France G.
(11.01.2025)

La mondialisation, issue de la chute du mur de Berlin, mettait fin à la guerre froide, et à la bipolarisation du monde en deux blocs. 

 

Le camp occidental vivait alors dans l'illusion que la libéralisation des échanges commerciaux engendrerait un nouvel ordre mondial qui lui assurerait la paix en confortant sa domination économique, culturelle, politique. 

La mondialisation, en fait, a permis l'émergence des BRICS, « du Sud global », menée par les grands pays, la Chine, l'Inde, le Brésil... et a fortement ébranlée les démocraties minées par les inégalités sociales, et un mécontentement violent de leur population désormais sensible aux sirènes du souverainisme et des extrêmes droites. 

L'heure est pour les uns au repli sur leur pré-carré, pour les autres au retour des empires. Poutine rêve la reconstruction de l'empire russe, Erdogan de l'empire ottoman, et dans ce contexte, Trump se cherche un nouvel empire américain, annexant le Canada, le Groenland (consolidé parle canal de Panama, une augmentation des droits de douane, une main-mise sur les crypto-monnaie). 

C'est dans ce panorama que l'Afrique francophone se débarrasse (sans effusion de sang!) de la France, et que de nouveaux dirigeants au Sénégal, au Niger au Mali, au Tchad tentent de trouver leurs voies y compris en imaginant des accords entre eux. 

 

L'année 2025 est sans doute l'ouverture d'une nouvelle période, dont le chemin reste à inventer. 

Donald Trump, La géopolitique par le Buzz, Serge Nefta Moere

Donald et la géopolitique par le buzz

Serge Nefta de Moere
(16.01.2025)

Trump, le maître du buzz géopolitique

Donald Trump, est l'homme par qui la déflagration médiatique arrive avec ses déclarations fracassantes. Mais derrière ce show médiatique se cache peut-être une stratégie bien plus fine qu'il n'y paraît.

Chine : Recherche en progression sur l'extraction d'uranium en eau de mer, Serge Nefta de Moere

Chine : Recherche en progression sur l'extraction d'Uranium en eau de mer

Serge Nefta de Moere
(24.12.2024)

La Chine vient de franchir une étape majeure dans le domaine de l'extraction d'uranium à partir de l'eau de mer, une avancée qui pourrait révolutionner l'industrie nucléaire et avoir des implications significatives pour l'environnement. Cette innovation technologique, développée par des scientifiques chinois, offre une alternative prometteuse aux méthodes traditionnelles d'extraction d'uranium terrestre.

Elections US : Effets sur les cryptos, Serge Nefta de Moere

Elections US :
Effets sur les cryptos

Serge Nefta de Moere
(06.11.2024)

L'élection de Donald Trump et l'influence grandissante d'Elon Musk semblent avoir donné un nouvel élan au marché des cryptomonnaies. Le Bitcoin (BTC) a atteint un nouveau record historique, dépassant les 75 000 dollars, dans un contexte de forte hausse généralisée du secteur.

Investir à Shanghai, C'est maintenant, Serge Nefta de Moere

Investir à Shanghai, C'est maintenant

Serge Nefta de Moere
(27.08.2024)

Shanghai, capitale économique de la Chine, est en pleine transformation pour devenir un hub mondial de l'innovation et des affaires. Avec un PIB en croissance de 5% en 2024 et des investissements étrangers record de 24 milliards de dollars en 2023, la ville attire de plus en plus de startups et d'entreprises internationales.

M. Jong-Dae Park :

Réinventer

le développement de l'Afrique

Eléonore Bassop
(27.06.2024)

Jong-Dae Park est le "Monsieur Afrique de la Corée", il a été ambassadeur en Ouganda, en Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire pendant 15 ans. Dans son ouvrage "Re-Inventing Africa's Developememt", il partage sa vision du développement des pays africains. 

 

Actuellement professeur invité à l'Institut coréen de développement (KDI) et enseignant à l'Université Yonsei, je l'ai rencontré pour discuter des retombées du sommet Corée-Afrique, des perspectives africaines et des futures relations entre la Corée et l'Afrique. 

 

Attention ça décoiffe ! Mais rien de surprenant de la part de ce Monsieur qui a connu les différentes évolutions de son pays et qui, à sa façon, a aidé à sa reconstruction.

Eleonore Bassop :

Bonjour, M. Jong-Dae Park, c’est un plaisir de vous rencontrer.

La première question concerne le sommet Corée-Afrique. Vous étiez l’un des intervenants de ce sommet. Comment avez-vous trouvé ce sommet ?

 

M. Jong-Dae Park :

En effet, J'étais également conseiller du Comité préparatoire du sommet Corée-Afrique. J'étais donc également impliqué en tant que conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères.

C'était le premier sommet multilatéral organisé par notre pays avec 48 pays africains participants, dont 25 chefs d'État et 33 représentants de haut niveau. Initialement, il y avait des inquiétudes sur la participation, mais finalement, la réponse a été très positive. L'ambiance était encourageante et les retours des dirigeants africains ont été favorables. En plus des discussions internationales et bilatérales, des entreprises et des universités coréennes ont également participé, ce qui a permis de travailler sur des bénéfices mutuels.

 

E.B :

Pensez-vous que ce sommet sera fructueux pour les deux parties ?

​​​​​​​​​​​​M. Jong-Dae Park :

Oui, absolument. Par exemple, le Président Paul Kagame a mentionné que ce sommet aurait dû avoir lieu plus tôt, et le Président du Togo, Faure Gnassingbé, a noté que la raison pour laquelle tant de dirigeants africains  sont venus est que tout le monde voyait des avantages à y participer.

 

E.B :

Quels sont ces avantages pour la Corée ?

 

M. Jong-Dae Park :

Pour la Corée, l'Afrique est un énorme continent avec un potentiel immense et un grand marché, une démographie dynamique, une population jeune et croissante, avec de nombreuses opportunités de développement grâce à des ressources naturelles riches et un marché en expansion. Nous devons diversifier nos partenariats et marchés, devenir plus globaux et rechercher de nouveaux partenariats.

 

E.B :

Et pour l'Afrique ?

 

M. Jong-Dae Park :

L'Afrique ne doit pas seulement rester avec ses partenaires existants, mais aussi entrer en contact avec la Corée du Sud. De nombreux dirigeants africains s'intéressent à la Corée et à son modèle académique. Nous avons beaucoup à offrir mutuellement. L'histoire entre l'Afrique et la Corée n'est pas la même, mais nous avons des points communs qui peuvent rendre la relation différente et spéciale.

 

E.B :

Quels sont ces points communs ?

 

M. Jong-Dae Park :

Par exemple, la Corée, tout comme de nombreux pays africains, faisait partie du Sud global, jusqu'à récemment, c'était un pays en voie de développement , la Corée a été colonisée, a connu la guerre civile, la pauvreté et a dépendu de l'aide étrangère. Nous avons vécu des expériences similaires. Bien que culturellement différents, en tant que nations en développement non occidentales, nous avons beaucoup en commun. Nous avons aussi été soumis aux règles du FMI, comme l'Afrique. En 1998, la Corée a dû être renflouée par le FMI. Nous avons donc vécu beaucoup de choses communes. Cela nous permet de mieux nous comprendre et de mieux sympathiser. Cela fait de nous un partenaire puissant, sans position dominante, ce qui rend les pays africains très à l'aise. Nous partageons une histoire commune qui peut rendre notre relation différente de celles que l'Afrique entretient avec d'autres pays. par exemple les pays occidentaux, sont distincts de l'Afrique. Mais d'autres pays non occidentaux, comme la Chine, bien qu'ils ne soient pas européens, ont une histoire, une idéologie et un système très différents. La Chine est un grand pays avec un régime communiste, et un capitalisme économique. Ce n'est pas un système politique et économique qui peut être appliqué comme modèle. 

 

E.B :

Cela fait de la Corée un partenaire unique pour l'Afrique ?

 

M. Jong-Dae Park :

Absolument. Quand nous collaborons, nous n'avons pas de motifs cachés ou d'autres intentions, contrairement à d'autres grands pays puissants qui viennent avec des conditions. Nous pouvons être des partenaires sincères. Et je pense que, lors du sommet, nous avons montré cette attitude et ce sentiment sincères à nos amis en Afrique.

E.B : 

Vous avez été ambassadeur en Afrique du Sud et en Ouganda. Comment ces expériences ont-elles influencé votre vision du développement de l'Afrique ?

 

M. Jong-Dae Park :

Mes années en Afrique, notamment en Ouganda et en Afrique du Sud, m'ont beaucoup appris sur le développement. En Ouganda, nous avons établi une nouvelle ambassade et mené des projets de coopération pour le développement avec KOICA. Ces expériences m'ont donné une perspective approfondie sur les défis et les opportunités en Afrique.

E.B : 

Etait-ce la première fois que vous alliez en Afrique pour cette occasion ?

​​​​​​​M. Jong-Dae Park :

Non. Enfant, j'ai été à l'école en Ouganda dans les années 70, pendant l'époque d'Idi Amin Dada. Mais en tant que diplomate, c'était la première fois. Après Washington DC, où j'ai servi aux États-Unis, je suis allé en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi je comprends le français, bien que je ne l'aie pas utilisé depuis longtemps. Ensuite, j'ai été ambassadeur en Ouganda. Après l'Ouganda, je suis allé en Afrique du Sud. Et de là, j'ai pris ma retraite. Les années passées en Ouganda ont été précieuses pour moi. Grâce à notre travail gouvernemental, à la coopération pour le développement en Ouganda, et à notre bureau de KOICA qui était là, j'ai pu en apprendre davantage sur la coopération pour le développement. Environ 70 à 80 % de notre travail concernait la coopération pour le développement. J'ai décidé d'étudier et d'écrire un livre. J'ai appris beaucoup de choses sur l'Afrique mais aussi sur la Corée. En tant que Coréen, j'ai fait mon doctorat en Corée, mais je n'avais pas réalisé certaines choses. Parce que quand vous êtes dans votre pays, vous ne voyez pas certaines choses. Vous devez regarder de l'extérieur pour avoir une véritable vision. J'ai beaucoup appris sur la Corée aussi. Pourquoi la Corée a-t-elle pu se développer très rapidement ? Et pourquoi l'Afrique rencontre-t-elle des défis ? De quoi l'Afrique a t-elle besoin ? J'ai eu beaucoup d'idées à ce sujet. Ce fut une expérience très productive et utile. Mon travail sur le terrain m'a donné une expérience directe. J'ai combiné cela avec mes études académiques. J'ai pensé que cela m'avait vraiment donné une expérience précieuse qui pourrait être utile pour les futurs projets de développement en Corée, pour les étudiants, pour le gouvernement, et pour la coopération rapide.

​​​​​​​

 

E.B : 

Vous parlez beaucoup du modèle de développement coréen. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles sont les caractéristiques de ce modèle et pourquoi peut-il être utile aux pays africains ?

M. Jong-Dae Park :

Le modèle de développement coréen ne concerne pas les ressources naturelles ou les aspects matériels comme l'argent ou même la technologie. Il s'agit du développement du capital humain et d'avoir le bon état d'esprit. Cela peut s'appliquer à n'importe quel pays, quelles que soient les conditions. Ce n'est pas une question de ressources physiques ou de localisation géographique. C'est une question de mentalité.

La tradition et l'histoire coréenne et africaine sont similaires. L'essence du modèle coréen repose sur deux principes : un principe économique et un principe de développement humain.

Le principe économique est la méritocratie économique. Il ne s'agit pas de politique. La méritocratie signifie que vous devez travailler pour obtenir quelque chose. Il s'agit de récompenser les performances et de ne pas récompenser les non-performances. Cela semble naturel, mais c'est très difficile de nos jours, car le monde est politisé. Tout le monde veut de l'aide, même s'ils ne sont pas performants. Mais en économie, il ne s'agit pas de morale ou de valeurs, mais d'actions concrètes qui produisent des valeurs économiques. C'est comment être plus productif, plus efficace, avoir une économie dynamique et prospère. Et lorsque vous avez cette prospérité, vous avez les moyens de redistribuer. Si vous êtes pauvre et que vous n'avez rien, se battre pour la redistribution est inutile. Vous devez croître, et la redistribution doit accompagner la croissance.

 

Pour ce qui est du développement humain, il concerne l'état d'esprit. C'est avec une mentalité forte que nous pouvons y arriver. La Corée n'avait pas beaucoup de ressources naturelles, surtout après la guerre. Tout était détruit. Seules les ressources humaines restaient. Le pays était très pauvre. Donc, deux choses étaient possibles : soit les gens abandonnaient et vivaient une vie de subsistance, soit ils étaient déterminés à sortir de la pauvreté. La Corée a choisi la deuxième option, avec le leadership politique et la volonté du peuple de sortir de la pauvreté. Ces deux principes, la différenciation économique et la mentalité de développement forte, étaient essentiels.

 

E.B :

Le Mouvement Saemul Undong est au coeur de votre recommandation pour le développement rural en Afrique. Pouvez-vous expliquer ce qu'est le Mouvement Saemaul Undong ?

E.B :

Cela semble révolutionnaire pour l'Afrique ?

M. Jong-Dae Park :

Oui, l'Afrique a besoin d'une révolution, c'est très difficile. Mais il est important pour des personnes comme vous, qui ont des liens avec l'Afrique mais qui vivent à l'étranger, de provoquer ces changements. Ce n'est pas facile, mais vous devez essayer de vous connecter et de créer un réseau avec ceux qui ont de l'influence dans votre pays, que ce soit des intellectuels, des politiciens ou des hommes d'affaires. C'est crucial pour apporter le changement. Sinon, rien ne changera. En Afrique, ça fait 50 ans que les africains attendent. Il est temps de changer. Le sommet en Corée a été une excellente occasion de réunir ces leaders pour amorcer ces changements.

E.B :

Comment voyez-vous le futur développement en Afrique après le sommet Corée-Afrique ?

 

M. Jong-Dae Park :

Le sommet a été un bon début, mais il faut aller plus loin. Nous devons aborder des sujets comme le modèle de Saemaul Undong et l'industrialisation pour provoquer un véritable changement. Les efforts des Africains vivant à l'étranger pour créer des réseaux influents seront également cruciaux.

E.B :

Comment appliquez-vous votre expérience de diplomate à votre enseignement à l'université ?

 

M. Jong-Dae Park :

L'Université Yonsei m'a accepté car il n'y avait pas de professeur spécialisé sur l'Afrique. Je suis le seul professeur enseignant sur l'Afrique dans cette grande université. Le professeur Lee Jung-hoon, qui est le doyen et ancien ambassadeur, connaissait l'importance de l'Afrique et m'a également demandé d'enseigner sur le Moyen-Orient.

 

E.B :

Vos étudiants sont-ils intéressés par vos cours ?

 

M. Jong-Dae Park :

Oui, par exemple, les cours de premier cycle sont toujours en surcapacité. Nous acceptons un maximum de 40 étudiants, mais environ 60 postulent. C'est très populaire. Même dans les cycles supérieurs, nous avons beaucoup d'étudiants. Avec le sommet Corée-Afrique récent, la popularité a augmenté et de plus en plus d'étudiants s'intéressent à l'Afrique.

 

E.B :

Vous pensez qu'il y a besoin de plus de spécialistes sur Afrique ?

 

M. Jong-Dae Park :

Oui, nous avons besoin de plus de spécialistes. Nous avons une petite communauté d'africanistes ici en Corée, comme à l'Université Hankuk qui a un Centre africain. Mais ils se concentrent surtout sur les humanités, pas sur le développement et la politique comme moi. L'Université Yonsei a récemment créé un Institut africain et avec le sommet, ces experts deviennent plus visibles et demandés. J'espère que cette communauté grandira et que nous aurons plus d'échanges académiques avec les universités africaines et occidentales spécialisées sur l'Afrique. Les institutions américaines et européennes spécialisées sur l'Afrique s'intéressent aussi à la manière dont la Corée perçoit l'Afrique. Cela montre que notre travail a un impact significatif et nous devons continuer à développer ces relations académiques et diplomatiques. 

E.B : 

Quel genre de conseils donneriez-vous aux jeunes Africains qui veulent contribuer au développement de l'Afrique en suivant le modèle coréen ?

 

M. Jong-Dae Park :

Je pense que les jeunes Africains représentent l'espoir de la future génération. Ils ont d'immenses possibilités et sont plus libres des intérêts acquis. Grâce à la technologie et à la culture mondiale actuelle, ils peuvent comprendre et se connecter avec les autres beaucoup mieux. Ils ne sont pas liés à certaines traditions ou idéologies, ce qui leur permet d'être plus ouverts au changement. Les jeunes peuvent être les moteurs du changement car ils sont mieux adaptés à la technologie et au partage des connaissances. La Corée peut servir d'exemple récent de transformation rapide, contrairement aux pays occidentaux qui ont mis des siècles à se développer. 

 

E.B : 

Même si vous prenez votre retraite d’ici peu, avez-vous des projets futurs en Afrique ? Si oui, quels types de projets ?

 

M. Jong-Dae Park :

L'avantage de la retraite est que je peux devenir consultant ou conseiller. En plus de donner des conférences, je peux m'engager dans divers projets. Je suis conseiller pour plusieurs organisations, y compris la Korea Africa Foundation et l'Université nationale de Séoul. Je suis impliqué dans des projets comme le projet du Saemaul Undong, qui est un projet de développement rural de dix ans. Je pourrais participer directement aux activités sur le terrain et donner des conférences.

Merci Professeur Jong-Dae Park d’avoir accepté de répondre à mes questions.

Interview de l'ancien ambassadeur Park Jeong-Dae qui parle de l'Afrique
 Interview de l'ancien ambassadeur Park Jeong-Dae qui parle du modèle de développement coréen
Interview de l'ancien ambassadeur Park Jeong-Dae qui parle du sommet Corée-afrique

Professeur Jong-Dae Park
Photo M. Nah Young-lae

Eléonore Bassop interviewant le Pr Park Jeong-Dae à l'Université de Yonsei à Séoul

Eleonore Bassop
Photo M. Nah Young-lae

Livre du Pr Park Jeong-Dae "Réinventer le développement de l'Afrique"

Réinventer le développement de l'Afrique - Connecter l'Afrique au modèle de développement coréen, Jong-Dae Park 

Pr Park Jeong-Dae, M. Nah Young-Lae, Eléonore Bassop à Université de Yonsei à Séoul

Professeur Jong-Dae Park et M. Nah Young-lae (Université Yonsei)

Université de Yonsei à Séoul

Université Yonsei, Séoul
Photo M. Nah Young-lae

Sommet Corée-Afrique 2024 :
une nouvelle ère de coopération ?

Eléonore Bassop
(05.06.2024)

Le sommet Corée-Afrique, tenu du 4 au 5 juin 2024, a marqué un tournant dans les relations entre la Corée du Sud et le continent africain. Sous le thème « L'avenir que nous construisons ensemble : croissance partagée, durabilité et solidarité », cet événement a été coprésidé par le président coréen Yoon Suk-yeol et le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l'Union africaine (UA). La conférence a réuni 48 délégations africaines, dont 25 chefs d'État.

 

Premiers Pas Vers un Partenariat Solide

C'était le premier sommet de ce type entre la Corée du Sud et l'Afrique. Contrairement aux sommets réguliers que l'UA organise avec des partenaires majeurs comme la Chine, le Japon, l'Union européenne et la Russie, cette rencontre a souligné un intérêt croissant de Séoul pour l'Afrique.

 

Accords Économiques et Engagements Bilatéraux

Le principal objectif du sommet était d'améliorer les liens économiques et de renforcer les chaînes d'approvisionnement. Le président Yoon a souligné l'importance du commerce et des investissements en Afrique, et plusieurs accords ont été signés. La Corée du Sud a promis 10 milliards de dollars d'aide publique au développement d'ici 2030 et 14 milliards de dollars en financement des exportations pour soutenir les entreprises coréennes en Afrique.

 

Initiatives Clés

Une initiative majeure annoncée est le Dialogue sur les Minéraux Critiques Corée-Afrique, destiné à faciliter les échanges d'expertise sur l'extraction et le traitement des minéraux critiques. La Corée a également exprimé son soutien à l'Accord de libre-échange continental africain (AfCFTA) et à la création d'un système de gestion d'origine unique pour renforcer la coopération économique.

 

Renforcement des Capacités et Échanges

Le sommet a mis l'accent sur l'augmentation des bourses d'études et la création de centres de formation professionnelle en Afrique. Des échanges dans divers domaines, y compris les fonctionnaires, les leaders économiques et la société civile, ont été envisagés pour renforcer la solidarité.

 

Expansion Diplomatique et Aide Financière

La Corée du Sud prévoit d'étendre ses 21 ambassades en Afrique et a été encouragée à contribuer davantage au Fonds africain de développement et à l'Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique. La Corée, par le biais de la Banque africaine de développement, vise à mobiliser des financements privés pour les infrastructures vertes en Afrique.

 

Vers une Coopération Équitable ?

Le sommet a révélé un manque de position commune et spécifique des gouvernements africains sur leur engagement avec la Corée du Sud, menant à des accords bilatéraux plutôt qu'à une approche panafricaine coordonnée. Les nouveaux partenariats doivent être scrutés avec attention par les chefs d'État africains et les populations locales, souvent lassées de l'extraction de leurs ressources sans bénéficier des retombées économiques. Il est crucial que la coopération entre la Corée et l'Afrique soit équitable et bénéfique pour toutes les parties, évitant ainsi les dynamiques néocoloniales du passé. Les gouvernements africains doivent veiller à ce que ces relations servent les intérêts de leurs populations et contribuent réellement au développement durable et à la prospérité du continent.

Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024. Article d'Eléonore Bassop
Yonhap news
Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Yonhap news
Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Yonhap news

Des Femmes Leaders

au Korea-Africa Youth Startups Forum 2024

Eléonore Bassop
(05.06.2024)

Le 5 juin 2024, le Four Seasons Hotel au cœur de Séoul a accueilli le Korea-Africa Youth Startups Forum 2024, en marge du premier sommet Corée-Afrique. Cet événement a réuni des figures féminines remarquables qui, par leur engagement et leur vision, œuvrent au renforcement des liens entre la Corée et l'Afrique dans le domaine de l'innovation et des startups.

Voici le portrait de ces femmes

 

  • Claudette Irere, Ministre d'Etat chargée de l’Éducation du Rwanda

Claudette Irere, Ministre d'Etat chargée de l'Éducation du Rwanda, a  pris la parole lors du Korea-Africa Youth Startups Forum 2024 pour souligner l'importance cruciale de l'éducation pour la jeunesse rwandaise. Avec plus de 70 % de la population du pays étant composée de jeunes, Mme Irere a mis en avant leur rôle central dans l'avenir du Rwanda. Elle a insisté sur la nécessité de mobiliser cette jeunesse avec créativité et dynamisme à travers des initiatives innovantes.

 

Mme la Ministre a également mentionné l'engagement du Rwanda dans des collaborations éducatives avec d'autres pays africains comme le Kenya et le Ghana, mettant en avant l'enseignement technique et professionnel comme priorité gouvernementale pour préparer efficacement les jeunes aux défis du monde réel.

 

Enfin, elle a souligné que son ministère veille à l'éducation des jeunes dès leur entrée à l'école primaire jusqu'à l'obtention de leur diplôme. L'objectif est de garantir que chaque étape de leur parcours éducatif soit axée sur la préparation à des carrières futures et à leur intégration dans la société.

 

  • Anna Ekeledo, Directrice Exécutive d’AfriLabs, Nigeria

Anna Ekeledo, Directrice exécutive d'AfriLabs au Nigeria, a pris la parole lors du 2024 Korea-Africa Youth Startups Forum pour discuter des politiques favorables aux startups en Afrique. AfriLabs, présent dans 53 pays et plus de 200 villes africaines, soutient les startups innovantes à travers un réseau de centres technologiques et d'innovation.

 

Mme Ekeledo a souligné l'importance cruciale des incitations gouvernementales telles que les fonds de capital-risque et les politiques fiscales favorables pour stimuler les investissements privés. La Directrice executive d'AfriLabs a également abordé la promotion des paiements numériques et l'engagement envers la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), plaidant pour la réduction des barrières douanières.

 

Elle a également  abordé la problématique d'un accès à Internet rapide et abordable ainsi que la protection des données comme des éléments clés pour soutenir l'innovation numérique en Afrique. En conclusion, elle a souligné la nécessité de renforcer la recherche et développement (R&D) et de protéger la propriété intellectuelle, tout en annonçant un nouveau partenariat avec la Fondation Corée-Afrique pour intensifier la coopération.

 

  • Bode Abifarin, Directrice des Opérations, Flutterwave, Nigeria

Bode Abifarin, directrice des opérations chez Flutterwave après une carrière de 16 ans chez KPMG, a partagé son parcours et les motivations derrière la création de l'entreprise lors du Korea-Africa Youth Startups Forum 2024.

 

Mme Abifarin a obtenu une maîtrise au Collège de l'Ontario (Canada). C'est là-bas qu'elle a rencontré l'un des fondateurs de Flutterwave, qui lui a exposé le défi des paiements fragmentés en Afrique, rendant difficile la gestion des transactions pour les entreprises souhaitant s'étendre à travers le continent.

 

Flutterwave a été fondée pour résoudre ce problème en offrant une infrastructure unifiée permettant aux entreprises de se connecter facilement à divers systèmes de paiement à travers l'Afrique. Elle a rejoint Flutterwave en tant que directrice des opérations pour aider à construire cette solution.

 

L'entreprise fournit une *API permettant aux entreprises de gérer les paiements de manière fluide, quel que soit le pays ou le mode de paiement utilisé. En collaborant avec des clients locaux et internationaux, Flutterwave a facilité leur expansion sur les marchés africains. Par exemple, Uber a utilisé l'infrastructure de Flutterwave pour ses opérations au Nigeria et dans d'autres pays africains.

 

Mme Abifarin a souligné l'importance de créer des connexions avec le marché mondial tout en soutenant les entreprises locales.

*API, (application programming interface ou « interface de programmation d'application ») est une interface logicielle qui permet de « connecter » un logiciel ou un service à un autre logiciel ou service afin d'échanger des données et des fonctionnalités.

 

  • Seeun Chu, Directrice des Opérations de Laurenchoo Company Inc. (Choopermarket), Corée du Sud

Seeun Chu, Directrice des Opérations chez Laurenchoo Company Inc., a partagé ses expériences lors de cet échange . Laurenchoo est une entreprise de technologie alimentaire spécialisée dans les boissons non alcoolisées et les desserts à base de fruits déclassés et de sous-produits de l'alcool. Leur offre, initialement centrée sur les vins sans alcool, s'étend désormais aux spiritueux et autres produits similaires, disponibles sur la plateforme Choopermarket.

 

Mme Chu insiste sur l'importance de comprendre les besoins des clients et de maintenir un engagement ferme envers la mission de l'entreprise malgré les défis comme les régulations changeantes et les perturbations opérationnelles. Elle a souligné l'impact significatif du COVID-19 sur les petites entreprises, motivant Laurenchoo à lancer une plateforme, Choopermarket, permettant aux petits détaillants de continuer à vendre en ligne. Cette initiative a bénéficié à plus de 40 000 commerçants en quelques mois.​​

 

Pour Seeun Chu, l'innovation continue et la capacité à répondre aux nouveaux défis sont essentielles pour le succès de Laurenchoo Company Inc. Ces principes ont permis à l'entreprise de non seulement survivre aux périodes difficiles, mais aussi de croître en répondant aux besoins émergents de ses clients.

  • Yuha Jin, Directrice des Opérations et Co-fondatrice, Tella, Corée du Sud

Yuha Jin, co-fondatrice et directrice des opérations de Tella, une entreprise d'éducation en ligne basée à Séoul, a captivé l'auditoire du Korea-Africa Youth Startups Forum 2024 en partageant son parcours et l'impact grandissant de son initiative.

 

En 2010, lors d'un voyage marquant en Afrique pendant ses études, Jin a été frappée par le multilinguisme et le niveau éducatif des jeunes locaux malgré les défis économiques. Ce constat l'a profondément motivée à agir. 

 

Ainsi est née Tella, abréviation de "TellAfreeca", une plateforme novatrice d'apprentissage de l'anglais par chat, spécialement conçue pour les jeunes en Corée du Sud qui préfèrent les messages textuels aux appels vocaux.

 

Les tuteurs, principalement africains, offrent un soutien personnalisé. Les résultats de Tella sont impressionnants, avec un taux de réussite de 70 %, surpassant la moyenne du marché.

 

Depuis son lancement en 2014, Tella a captivé plus de 100 000 utilisateurs dans plus de 60 pays, générant plus d'un milliard de dollars de revenus annuels. L'entreprise a attiré des clients de renom tels que Samsung et le PNUD, utilisant ses services pour former leurs employés à travers le monde. L'impact social de Tella est également significatif, offrant des opportunités économiques aux jeunes en Ouganda et au Kenya en tant que tuteurs et experts linguistiques.

 

Yuha Jin a souligné l'impact positif de Tella, ayant permis à 50 000 Coréens de connecter avec des Africains, enrichissant ainsi la compréhension culturelle et les expériences internationales des utilisateurs. Elle envisage de renforcer davantage les partenariats économiques et éducatifs entre l'Afrique de l'Est et la Corée, visant à améliorer les ressources et l'écosystème des startups dans les deux régions.

 

  • Hyunjung Kwon, Responsable du Département de Commercialisation Globale, KAIST, Corée du Sud

Hyunjung Kwon a dévoilé les initiatives de KAIST en Afrique, marquant une nouvelle étape avec la création du Kenya Advanced Institute of Science and Technology (Kenya-AIST) à Konza. Financé par le fonds de coopération économique pour le développement (EDCF) de la Banque d'Export-Import de Corée, ce projet progresse malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, qui ont causé des retards et une inflation. L'inauguration de l'infrastructure est prévue pour juillet, en présence du Président du Kenya, symbolisant un partenariat fort visant à renforcer les infrastructures éducatives et les systèmes au Kenya. L'objectif est de former une main-d'œuvre qualifiée dans les domaines des sciences et de la technologie.

 

Mme Kwon a mis en avant les accords signés avec des institutions scientifiques émergentes au Kenya, visant à adresser des défis globaux tels que la crise climatique, la transformation numérique et la transition énergétique. Le Kenya-AIST débutera avec six départements et accueillera ses premiers étudiants en 2025, renforçant ainsi les capacités locales en recherche et développement.

 

En parallèle, KAIST collabore étroitement avec l'International Vaccine Institute pour améliorer le développement des vaccins en Afrique, illustrant un engagement continu dans la santé publique et la recherche scientifique à l'échelle mondiale.

  • Fama Ndiaye, CEO d’Agaskin, Sénégal

Fame Ndiaye est une entrepreneuse spécialisée dans le secteur de la beauté coréenne à l'international. Elle dirige quatre entreprises : Agaskin, une communauté mondiale dédiée à la beauté coréenne et au bien-être; Kworld Media, une agence de marketing créatif; KbeautyFest Global, le premier sommet mondial de la beauté coréenne; et Kworld Now, une plateforme de contenu digital sur la culture coréenne.

 

Elle promeut l'inclusivité et la diversité dans l'industrie de la beauté, notamment en adaptant les innovations K-beauty aux besoins des peaux noires. Son travail facilite l'accès aux marques et aux opportunités d'exportation.

 

  • Anne Eunice Botny Capel, Chercheure au Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Cameroun

Anne Eunice Botny Capel se trouve actuellement en formation à l’Université de Séoul dans le cadre des programmes proposés par l'Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA). Ses travaux se concentrent sur le changement climatique, un enjeu crucial pour l'Afrique.

 

Ses travaux en Corée du Sud, axés sur les technologies vertes et les politiques environnementales, pourraient avoir un impact significatif en Afrique. Elle souligne l'importance de la coopération internationale pour relever les défis climatiques.

 

  • Caitlin Nash, Co-fondatrice du Global Innovation Initiative Group, Afrique du Sud

Caitlin Nash, modératrice du forum, est cofondatrice du Global Innovation Initiative Group et des Global Startup Awards Africa quiz s'engage à découvrir et promouvoir des startups innovantes à travers le continent africain.

 

Ces femmes leaders incarnent un pont dynamique entre leurs continents. Leur travail témoigne d'une volonté pour un avenir commun, marqué par l'innovation et la coopération. En promouvant l'éducation, la technologie et les échanges culturels et diplomatiques, elles dessinent les contours d'une nouvelle ère de collaboration entre la Corée et les pays africains. Leur détermination inspire et ouvre la voie à des partenariats fructueux pour tous.

Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Photo Fondation Corée-Afrique
Claudette Irere lors du Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Mme Claudette Irere, Ministre d'Etat chargée de l’Éducation du Rwanda
(photo Fondation 
Corée-Afrique)
Claudette Irere et Anna Ekeledo, Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
M. Sungsoo Kim, Hanyang University; Mme Anna Ekeledo, AfriLabs;  Mme Hyunjung Kwon, KAIST;  Mme Claudette Irere, Ministre d'Etat chargée de l’Éducation du Rwanda; M. Heejun Lee, Korea SMEs and Startup Agency - (photo Fondation Corée-Afrique)
Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Mme Caitlin Nash, Global Innovation Initiative Group; Mme Bode Abifarin, Flutterwave; M. Abraham Osio, M-Pesa Africa; Mme Seeun Chu, Laurenchoo Company Inc.; Mme Yuha Jin,Tella -
(Photo El
éonore Bassop)
Anna Ekeledo, Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024
Mme Anna Ekeledo, Directrice Executive d'AfriLabs et M. Lyeo Woon-ki, Président de la Fondation Corée-Afrique
(photo Fondation Corée-Afrique)

Forum Coree-Afrique
sur le Tourisme

Eléonore Bassop
(03.06.2024)

A l'approche du premier sommet Corée-Afrique des 4 et 5 juin, le Forum Korea-Africa Tourism qui a eu lieu le 3 juin au Four Seasons Hotel à Seoul, a rassemblé des figures majeures telles que Son Excellence Prithvirajsing Roopun, Président de Maurice, Son Excellence Yu In-chon, Ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme de Corée du Sud, et Mme Elcia Grandcourt, Directrice Régionale de l'ONU Tourisme pour l'Afrique.  L'objectif était de stimuler la coopération touristique entre les deux régions.

 

Interventions Clés :

- Son Excellence Yu In-chon a plaidé pour une meilleure connectivité et a salué les atouts de l'Afrique, tout en soulignant la nécessité de partenariats solides.

- Son Excellence Prithvirajsing Roopun a mis en lumière le rôle crucial du tourisme pour l'économie, insistant sur des pratiques durables et des partenariats renforcés.

- Mme Elcia Grandcourt a également insisté sur l'importance de renforcer les liens avec la Corée pour une collaboration durable et inclusive, et a annoncé la tenue du forum gastronomique pour l'Afrique en juillet 2024 aux Victoria Falls, Zimbabwe.

 

Discussions et Débats :

En ouverture de ce débat, Mme Elcia Grandcourt, Directrice Régionale de l’ONU Tourisme pour l’Afrique, a partagé des données sur les flux touristiques et a plaidé pour une amélioration des infrastructures de transport et des procédures de visas. Les experts qui assistaient à cette table ronde, ont discuté de l'importance de l'engagement communautaire et des partenariats internationaux.

 

L'événement s'est conclu avec une exposition mettant en avant les destinations touristiques africaines, soulignant ainsi l'importance de la collaboration pour l'essor du tourisme entre la Corée et l'Afrique.

Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024, Conference sur le Tourisme, ONU Tourisme. Article Eléonore Bassop
korea.net
Sommet Corée-Afrique à Séoul en 2024, Le Koica
KOICA
Jang Won-sam, Président de KOICA
Jang Won-sam, Président de KOICA
(photo KOICA)
Ban Ki-moon, ancien Secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon, ancien Secrétaire général de l'ONU
(photo KOICA)
Kang In-seon, Vice-Ministre des Affaires étrangères
de Corée du Sud
Kang In-seon, Vice-Ministre des Affaires étrangères
(photo KOICA)

Korea-Africa Future Partnership Conference 

Eléonore Bassop
(06.06.2024)

Le 5 juin, l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a organisé la conférence « Partenariat pour l’avenir entre la Corée et l’Afrique » à l'hôtel Four Seasons de Séoul, attirant plus de 180 participants. Cet événement, en marge du Sommet Corée-Afrique de 2024, s'est concentré sur le renforcement des capacités des générations futures par la coopération au développement.

La conférence a débuté par un discours de bienvenue de Jang Won-sam, Président de KOICA, suivi des interventions de Kang In-seon, Vice-Ministre des Affaires étrangères, et de Raji Tajudeen, Directeur adjoint du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies. L'ancien Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prononcé le discours principal, mettant en avant l'importance de la coopération entre la Corée et l'Afrique pour relever des défis mondiaux tels que le changement climatique, l'insécurité alimentaire et les crises sanitaires.

Kang In-seon a réaffirmé l'engagement de la Corée à renforcer ses liens avec l'Afrique, notamment à travers l'initiative « Tech4Africa » visant à promouvoir l'innovation numérique et à renforcer les capacités technologiques des jeunes Africains.

La première session, dirigée par Lee Kyu-ho, Directeur général de la coopération au développement au Ministère des Affaires étrangères, a détaillé l’initiative Tech4Africa. Cette initiative vise à améliorer l'éducation numérique, la formation professionnelle et les opportunités d'emploi pour les jeunes Africains. La deuxième session a mis en lumière les succès de la coopération entre KOICA et les pays africains, avec des projets en santé, éducation et développement rural, présentés par des représentants du Ghana et du Rwanda.

Le Ministre Ghanéen de la Santé, Bernard Okoe-Boye, a souligné les résultats positifs du partenariat avec KOICA, notamment dans l'amélioration des soins de santé communautaires. Le professeur Lim Jin-ho de l'université de Gimcheon a partagé les succès du projet de renforcement des compétences en TIC des enseignants rwandais, contribuant à l'amélioration de l'éducation au Rwanda.

KOICA a également tenu 18 réunions bilatérales avec des chefs d'État africains et signé un protocole d'accord avec l'Agence de coopération au développement d'Égypte pour promouvoir la coopération triangulaire dans divers domaines.

Cette conférence a illustré les efforts de la Corée pour établir un partenariat solide et mutuellement bénéfique avec les pays africains. Les initiatives telles que Tech4Africa et les projets en santé, éducation et développement rural montrent une volonté claire de promouvoir le développement durable et l'innovation numérique sur le continent africain.

En conclusion, tout en saluant les efforts de la Corée, il est nécessaire de rester vigilant pour assurer que cette coopération favorise un développement équitable et avantageux pour tous.

Affiche du 10 mai 2024 à la Mairie de Bezons représentant l'héroïne Solitude
Mairie de Bezons
l'Affiche du film La couleur de l'esclavage, film de Patrick Baucelin
Affiche du film

Commémoration du 10 mai
Edition 2024 

Eléonore Bassop
(13.05.2024)

Le 10 mai 2024, la ville de Bezons a célébré la Journée Nationale des Mémoires de la Traite, de l'Esclavage et de leurs Abolitions avec une cérémonie à l'Hôtel de Ville. À 18h30, des dignitaires et citoyens se sont rassemblés, soulignant l'importance de cette journée.

Mme Nessrine Menhaouara, Maire de Bezons, et Mme Farida Zerguit, Conseillère municipale, étaient présentes, ainsi que des membres de l’Association pour la Mémoire des Passés Coloniaux et de Lutte contre les Discriminations (A-MPCLD) et Mme Larissa Ondzé, Conseillère des étrangers Congolais en France.

La soirée a été marquée par la lecture d’un texte de la romancière Maryse Condé, suivie de "Redemption Song" de Bob Marley interprété par Zalicka, et des chants congolais de Theo Blaise Kounkou. Djo Balard et ses amis, figures de la confrérie des Sapeurs congolais, ont ajouté une touche de style à l'événement. La cérémonie s'est conclue par un cocktail aux saveurs du monde.

Le 11 mai, la commémoration s'est poursuivie avec la projection du film "La Couleur de l’Esclavage" de Patrick Baucelin à la Bourse du Travail de Saint-Denis. Ce film, tourné en Martinique, retrace l'horreur de la traite et de l'esclavage. Patrick Baucelin a répondu aux questions du public après la projection.

La commémoration s'est également déroulée à La Rochelle, où le Premier Ministre, Gabriel Attal, a présidé la cérémonie nationale, soulignant l'importance de cette journée à travers la France.

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